La Fresque de l’économie circulaire, un outil de sensibilisation massive
Créée en 2020 par Elsa Bortuzzo et Anne-France Mariacher, la Fresque de l’économie circulaire est un atelier d’intelligence collective de 3 heures. “L’objectif est de voir les solutions proposées par l’économie circulaire face aux causes et aux conséquences du modèle économique linéaire” explique Gabrielle. “Sur le même principe que la Fresque du climat, nos ateliers ont pour but de sensibiliser le grand public à l’économie circulaire, un sujet peu connu et souvent confondu avec l’économie du recyclage.”
L’économie circulaire est “un système économique en opposition avec l’économie linéaire qui consiste à extraire-produire-distribuer-consommer-jeter”. Elle cherche à minimiser et valoriser ses déchets tout en diminuant l’impact sur les ressources grâce à la réduction, le reconditionnement, la réparation, le réemploi, la réutilisation et parfois, en dernier recours, le recyclage.
“Ce système s’inspire de la nature dans laquelle il n’existe pas de déchets et c’est pourquoi dans une économie circulaire parfaite, il n’y a pas de déchets” ajoute Gabrielle.
La Fresque de l’économie circulaire fait la part belle aux solutions
La Fresque de l’Economie circulaire est très axée sur les solutions, c’est quelque chose qui plaît particulièrement à Gabrielle : “Après avoir expliqué l’économie linéaire et ses conséquences, on s’intéresse aux solutions qu’apporte l’économie circulaire sur le principe de la « value hill » (colline de valeur). L’objectif est de réduire en amont l’impact de la production notamment grâce à l’éco-conception, l’achat de matériaux locaux ou biosourcés. Puis on va chercher à optimiser la phase d’usage. On peut allonger cette phase d’usage, en réparant par exemple. On peut aussi intensifier la phase d’usage, grâce au partage ou à l’économie de la fonctionnalité. Ensuite, l’objet passe légalement sous le statut de déchet mais on va chercher à réutiliser, composter, méthaniser. L’objectif est de valoriser un maximum de matière pour le remettre dans la chaîne.”
Le rôle de l’animateur n’est pas de donner un cours magistral mais d’accompagner les participants dans le déroulé de l’atelier et de leur donner des ressources pour creuser le sujet, s’ils le désirent. Avec la Fresque, les participants sont acteurs de l’atelier et réalisent que l’économie circulaire n’est pas une notion vague, mais qu’elle est partout dans leur vie de tous les jours.
La Fresque de l’économie circulaire a déjà formé 7 000 personnes depuis son lancement en 2020.
Pourquoi il faut se méfier de la notion de recyclage
Alors que le recyclage est souvent vu comme une solution miracle, Gabrielle alerte : “Pour nous, le recyclage c’est l’une des dernières solutions.” Elle ajoute : “Par exemple, recycler le verre, ce n’est pas logique. C’est un matériau qui ne bouge pas. On va aller l’exploser pour le refondre et consommer beaucoup d’énergie alors qu’il est solide et durable. On gaspille sous prétexte que c’est recyclable à l’infini.”
Pendant la Fresque, les participants sont également souvent surpris lorsque vient le moment de parler du sable : “Beaucoup de personnes ignorent que c’est la deuxième ressource la plus utilisée dans le monde notamment pour la construction et le béton et qu’une grande partie est issue de gisements illégaux.”
L’engagement collectif, un remède à l’éco-anxiété
Si Gabrielle a été sensibilisée très tôt au gaspillage, elle s’est intéressée aux questions écologiques pendant ses études en ingénieur BTP. Elle s’est auto-formée grâce à des vidéos, des conférences et des MOOC (elle recommande notamment le MOOC des Canaux et celui du C3D), puis est devenue animatrice de la Fresque du climat, de l’atelier 2 tonnes et, enfin, de la Fresque de l’économie circulaire. En parallèle, elle travaille en tant que consultante en économie circulaire chez Elan, dans le secteur de l’immobilier où elle observe “un réel besoin de changer les habitudes, de bousculer les pratiques ou encore de renouveler les concepts de neuf et de déchet.”
Un événement est venu renforcer son engagement en faveur de l’écologie : “Ce qui m’a poussée à passer à l’action c’est quelque chose de personnel, une sorte de deuil environnemental. J’ai passé beaucoup de mes vacances dans le Var avec ma famille et puis le massif des Maurs a pris feu à l’été 2021. C’était la première fois qu’un événement naturel me touchait directement.”
En proie à des crises d’éco-anxiété, elle a pu les dépasser grâce à l’engagement collectif. Pour elle, l’engagement a été un « catalyseur social” : “Trouver des gens avec qui je parlais le même langage et qui ne faisaient pas les gros yeux quand je parlais de sobriété a tout changé”.
Le plus vieil objet de Gabrielle
Pour finir, nous avons demandé à Gabrielle quel était son plus vieil objet : “Je pense que ce sont les boucles d’oreilles que je porte actuellement. Elles sont à mon arrière grand-mère que je n’ai pas connue mais elles appartenaient peut être à quelqu’un d’autre avant elle.”
Merci à Gabrielle Piot pour sa disponibilité et son engagement. Vous souhaitez participer à une Fresque de l’économie circulaire ? Rendez-vous sur le site de la Fresque pour connaître les dates des prochains ateliers. Les animateurs peuvent aussi intervenir en milieu scolaire et en entreprise.